La solution est dans l'assiette

A l'occasion de la Conférence de Paris sur le Climat, Yann-Arthus Bertrand et sa fondation GoodPlanet publient un guide "La solution est dans l'assiette". L'impact de notre alimentation sur notre santé et sur notre environnement est énorme, et ce guide présente des solutions simples pour manger mieux. Le Boeuf d'herbe fait partie des solutions proposées.

Extrait du guide "La solution est dans l'assiette":

Auteur d’un pamphlet « Omerta sur la viande » Ed Grasset, qui dénonce les dérives de la filière agroalimentaire, Pierre Hinard se définit comme un lanceur d’alerte. Mais Pierre propose aussi des solutions concrètes, telle que sa filière alternative : Le Bœuf d’Herbe ! Situé entre Rennes et Nantes, il fédère des éleveurs qui proposent des produits en livraison directe partout en France.

« Ma mère m’a élevé avec un principe fort : on ne peut pas vendre aux autres ce qu’on ne consommerait pas soi-même. Je ne pouvais donc pas fermer les yeux sur les pratiques scandaleuses des industries de la viande qui méprisent la condition animale autant que la santé du consommateur. J’ai remis mes bottes d’éleveur avec une seule idée en tête : agir pour changer le système !

Les conditions d’élevage en intensif sont déplorables, mais il ne suffit pas de critiquer comme le font certains médias, il faut trouver des solutions. La mienne, c’est Le Bœuf d’Herbe, un groupement d’une dizaine d’éleveurs responsables et engagés. Ensemble, nous avons décidé de remettre l’herbe au centre de l’élevage, en aliment exclusif des vaches. Cela paraît comme une évidence puisque ce sont des herbivores mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, les vaches sont engraissées au maïs et soja OGM, plus productifs. Pourtant, l’herbe a plein d’avantages : les prairies captent le CO₂ de l’air et permettent d’éviter l’érosion des sols. Et surtout, l’animal est remis dans son environnement originel ! Quoi de mieux pour son bien-être ?

Notre filière est en circuit court, on pratique la vente directe en ligne. Cela nous permet de toucher une clientèle citadine et de la rapprocher de l’acte de production. Ainsi, nous travaillons à changer ensemble les consommations, ce qui permet aux éleveurs de vivre décemment en valorisant la qualité de nos produits. Pour le consommateur, il y a une transparence totale : dans les colis on ne mélange pas différents animaux et on indique le nom de l’éleveur, c’est important. Et le régime à l’herbe, naturellement riche en Oméga 3, donne une qualité de viande supérieure, trois fois plus riche en acide gras essentiel.

Comme consommateur, on est investi d’une responsabilité, mais on est trop souvent mal informé. Lorsqu’on comprend que notre santé et notre futur dépendent de nos achats, on peut décider d’arrêter de financer notre propre destruction. Au niveau mondial, l’élevage émet plus de gaz à effet de serre que les transports. Il est temps de changer de modèle, et la solution est dans notre assiette !

Moi j’aime interpeller, dire aux gens que je rencontre que quand ils font leurs courses, ce sont eux qui ont le pouvoir. Il y a 20 ans, c’était plus compliqué de se faire entendre. Aujourd’hui, ça évolue. Si vous saviez combien les nombreux encouragements me font plaisir : c’est bon, pas cher, ça donne du sens et on a envie de vous aider ! »