Publié le :
20/09/2016 11:56:17
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Article
Dans le cadre de la Commission d'Enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie créée suite aux récentes vidéos de L214, Pierre Hinard est intervenu avec Anne de Loisy pour poser les constats et présenter les solutions applicables et concrètes pour réformer le système, empêcher les actes de cruauté envers les animaux, et changer nos consommations.
Audition:
Pierre Hinard, lanceur d'alerte, auteur de "Omerta sur la viande" et créateur de la filière Le Boeuf d'Herbe
Anne De Loisy, journaliste d'investigation, auteure de "Bon Appétit, quand l'industrie de la viande nous mène en barquette"
Retrouvez ici l'audition complète sur le site de l'Assemblée Nationale
[MISE A JOUR 20/09/2016 Rapport rendu public]
Que peut-t-on attendre du rapport rendu public de la commission d’enquête sur les conditions d’abattage, pour lequel j’ai été auditionné comme lanceur d’alerte?
A priori pas grand chose de concret !
Certes, le constat est fait : la réglementation sur le bien-être animal s’avère « insuffisamment maitrisée ». Cela veut dire en clair qu’elle n’est pas respectée, pas appliquée mais les rapporteurs manquent de volonté pour réclamer d’urgence des changements et restent dans le compromis.
Ils font la proposition de mettre en place un conseil national d’éthique, pour discuter, alors qu’il faut agir et faire respecter la loi déjà existante (l’assommage obligatoire) dont on déroge dans tous les abattages rituels ! La commission ne fait que proposer de former les sacrificateurs sans jamais demander de mettre fin à l’abattage sans assommage. Rien ne va changer dans les faits.
Le rapport préconise une plus grande transparence vis-à-vis de ces boîtes noires que sont les abattoirs. Il ne prévoit pas leur ouverture aux associations de la protection animale mais seulement aux parlementaires avec des visites inopinées comme si demain ils allaient en prendre le temps. Voilà une mesure totalement démagogique, vraiment pas efficace car les politiques ne sont pas les plus compétents sur le sujet.
La commission recommande aussi de rendre obligatoire l’installation de caméras au poste d’abattage mais ne prévoit pas de contrôle par des tiers indépendants ni aucune sanction si un animal est saigné alors qu’il est encore conscient.
Enfin, et c’est le plus important, la responsabilité des services vétérinaires dans les dysfonctionnements criants révélés par l’association L214 n’est jamais évoquée et aucun changement radical ni sanction n’est prévue quand les représentants des pouvoirs publics ferment les yeux.
Preuve s’il en fallait que les consommateurs doivent maintenir la pression s’ils veulent des améliorations nationales des conditions d’abattage. Le plus efficace reste d’utiliser son pouvoir d’achat et de préférer des filières qui s’en inquiètent et s’assurent du respect de l’animal comme nous le faisons.